Auguste Labouret

« La lumière est l’âme du vitrail »

Auguste Labouret (1871-1964)

Originaire du département de l’Aisne, dans le nord de la France, Auguste Labouret étudie aux Beaux-Arts de Paris avant d’ouvrir, dès 1902, son propre atelier de maître-verrier au cœur d’une capitale alors reconnue comme l’épicentre mondial des arts. Dans cette ville où affluent des créateurs du monde entier, inspirés par son charme romantique et son intense effervescence artistique, Labouret s’imprègne des tendances du début du XXᵉ siècle et s’impose comme mosaïste et vitrailliste de renom. Très en vogue à son époque, il réalise un vaste ensemble de vitraux d’églises en Europe, tout en produisant des vitraux et mosaïques pour des bâtiments aujourd’hui emblématiques du style de son temps. Son talent l’amène à créer les vingt vitraux des nefs latérales et les deux grandes verrières historiées du transept de la cathédrale, ainsi que 215 vitraux et plusieurs mosaïques pour la basilique Sainte-Anne-de-Beaupré, faisant de lui l’un des quatre artistes communs aux deux lieux. Séduit par la qualité de son œuvre, l’architecte Napoléon Audet l’avait d’ailleurs spécifiquement choisi pour participer à la décoration de la cathédrale de l’Assomption.

Vitraux Labouret

Parmi les œuvres d’art de la cathédrale Notre-Dame de l’Assomption de Moncton, les vitraux de la nef et du transept sont particulièrement remarquables. Réalisés en 1941-1942 par le maître-verrier français Auguste Labouret, les 36 panneaux du transept illustrent des scènes marquantes de l’histoire de l’Acadie et l’œuvre des grands bâtisseurs de sa renaissance. Ces vitraux portent encore la marque de l’Art déco avec leur géométrie épurée et leurs jeux de lumière caractéristiques.

Avant même d’achever ce premier contrat, Labouret accepte d’en réaliser un second : dix paires de vitraux pour la nef, installés en 1955. Ces œuvres sont uniques en ce qu’elles représentent exclusivement des personnages bibliques féminins et qu’elles utilisent une technique novatrice développée et brevetée par l’artiste, le vitrail en dalle de verre cloisonné au ciment. Ce procédé, qui combine l’éclat du verre coloré à l’opacité du ciment, produit un effet moderne rappelant le cubisme et confère une profondeur impossible à reproduire en image.

Retenu au Canada pendant la Seconde Guerre mondiale, Labouret se trouve donc à Moncton au moment où la nouvelle cathédrale cherche à se doter de verrières d’envergure. Son passage a laissé à la communauté un ensemble exceptionnel de 56 vitraux, véritables trésors témoignant de l’art du vitrail au milieu du XXe siècle.